Elite Dangerous

Par Boehler Frédéric le 11 juillet 2017

Une galaxie avec des milliards de systèmes stellaires, des factions, et depuis peu le retour des Thargoids ! Alors vous faites quoi ? Allez-vous rester les bras croisés, ou allez-vous rejoindre les tréfonds de la galaxie à bord de votre rutilant Sidewinder pour cette épopée spatiale qu’est Elite Dangerous ?

Heureux propriétaire d’une PS4 vous n’aviez que No Man’s Sky pour vous évader sans limites dans les espaces infinis de l’univers. No Man’s Sky avait du style, un potentiel incroyable et des planètes sublimes, mais il manquait d’âme, de profondeur, et derrière sa plastique chatoyante ne restaient que des bribes, que des concepts brouillons d’un développeur oppressé par Sony. No Man’s Sky avait besoin de plus de temps pour mûrir et enfin éclore. Je souhaite réellement que l’équipe d’Hello Games trouve les forces et le financement nécessaire pour aller au bout de leur idées, car No Man’s Sky est magique et sa boucle de gameplay mérite d’être revue et corrigée. Mais pour l’heure, le temps de la déception est révolu car un candidat oublié a fait son entrée sur la scène de la simulation spatiale sur PS4, Elite Dangerous !

Introduction

Je suis officiellement résident des espaces interstellaires, et je n’ai à présent que faire de la réalité, car c’est accroché aux commandes de mon Viper MKIV que j’évolue désormais, laissant derrière moi pour quelques instants le plancher des vaches. Je côtoie depuis plus d’une semaine d’autres commandants avides de richesse et d’estime dans un univers simulé de toute beauté faisant la part belle au pilotage et à l’exploration. Elite Dangerous a enfin eu sa version PS4 et ma compagne doit fréquemment faire quelques années-lumière pour me retrouver.

Elite Dangerous est un jeu massivement multi-joueurs où les actions de chacun influent sur les tiraillements politiques d’une humanité en pleine expansion. Muni d’un « Powerplay » où il sera question d’allégeance, c’est au travers de missions attribuées par des NPC que le joueur pourra faire progresser à la fois sa carrière et l’influence de sa faction au sein de son système. Elite Dangerous est une simulation spatiale riche se situant en l’an 3300. Doté d’un contexte complexe distillé en toute discrétion, une part du sel d’Elite Dangerous réside dans les recherches annexes liées à son univers. Afin d’en savoir plus et afin d’en cerner les enjeux, il faudra prendre le temps de fouiller les forums, d’écouter les livres audio disponibles sur le site de Frontier, et d’échanger vos découvertes avec d’autres commandants via les nombreuses communautés de joueurs.

Elite Dangerous fait partie de ces œuvres vidéo-ludiques où le but importe peu, seul le chemin sera synonyme d’aventures, et bien qu’il y ait un mode solo en ligne, c’est avec les joueurs que les interactions, les surprises et les rencontres pourront avoir lieu, que la magie pourra opérer. Aussi il n’est pas rare de lire dans le réseau interstellaire Galnet à l’abri d’une station orbitale qu’un évènement notable a eu lieu dans la galaxie, qu’un joueur a parcouru des milliers d’années-lumière pour dépanner en carburant l’un de ses collègues suite à un appel de détresse, ou, fait plus étonnant, qu’une méga structure alien a été découverte à la surface d’une planète. Vous l’aurez compris, sans investissement et roleplay de votre part, Elite Dangerous manquera de saveur. C’est un jeu exigeant à bien des égards et le pilotage reste dans les premières heures l’un des pics majeurs de difficulté à franchir pour partir explorer les contrées lointaines et en savourer l’immensité. Mais rien d’insurmontable rassurez-vous. Une fois ces rudiments devenus reflexes, tout un champ de possibilités s’ouvre à vous. Quel commandant êtes-vous ? À qui prêterez-vous allégeance ? Serez-vous indépendant ? Pirate ? Chasseur de prime ? Commerçant ? Explorateur …

400 Milliards d’étoiles et moi, et moi, et moi

L’un des propos d’Elite Dangerous est de nous faire ressentir les distances, le vide et notre fragilité face à l’inconnu. Vous évoluez dans une galaxie à taille réelle et seule la coque de votre vaisseau ainsi que votre plein de carburant vous assurent une relative sécurité. Les espaces bien que vides, vous oppressent. La peur de l’erreur de pilotage, du mauvais calcul de route ne vous aide guère. Il n’y a que vous, votre habitacle, l’infini, et vous n’êtes que peu de chose face à l’immensité et ses aléas.

Cette sensation est omniprésente, et c’est, navigant dans une ceinture d’astéroïdes tout en espérant bien finir cette journée de minage avec quelques crédits en plus, que vous ressentirez un petit accès de stress mêlé d’angoisse, quand, sur votre radar, apparaitront d’autres vaisseaux. Qui sont-ils ? Que me veulent-ils ? Des pirates ? De simples marchands ayants également repéré les richesses de ces roches gravitantes autour de cette géante gazeuse ? Manifestement il n’est plus l’heure de contempler mais de fuir, votre cargaison est bien trop importante et vous avez encore quelques sauts à effectuer avant de retrouver le calme et la protection de votre système.

Alors vous espérez échapper au scanner de vos assaillants, votre ordinateur de bord est configuré, dans la hâte, sur votre prochaine destination et le moteur FSD gronde avant le saut salvateur qui vous extirpera de cette situation. Le décompte est lancé mais vos yeux sont happés par de multiples notifications dans le canal de discussions locales. Après un rapide coup d’œil vous constatez que d’après le dialogue bienveillant il ne s’agit que d’un commandant à la recherche d’un compagnon de route. Vous stoppez in extremis la procédure d’accélération pour rentrer en communication. Votre sagesse et le coût de votre assurance vous poussent à être méfiant, mais ces escapades solitaires n’ont que trop duré, vous initiez alors un appel audio, après tout un autre commandant aussi loin de toutes civilisation est une chance.

À la façon de la conquête de l’Ouest il ne faudra pas très longtemps à l’humanité pour entrer à nouveau dans une période de défiance permanente quand la porte des étoiles lui sera ouverte. C’est l’un des positionnements d’Elite dans sa façon d’appréhender ce futur colonisateur. Bien qu’il n’y eût dans ce système aucune trace de guerre apparente, cette rencontre avec l’autre fut sujette à des peurs viscérales, car dans le vide de cet univers glacé qu’est Elite Dangerous, tout est possible. La mort comme la plus belle des rencontres. Alors cette expérience vidéoludique vous poussera peut-être au questionnement, lorsqu’à l’abri d’une planète vous observerez au loin le flux ininterrompu de vaisseaux s’afférant au développement de notre espèce. Que sommes-nous et où allons-nous ?

Conclusions

Fan d’astronomie et de conquête spatiale, convaincu que notre salut se trouve dans la migration vers d’autres étoiles afin d’éviter les légers désagréments de la super nova qui nous guette, il n’en fallait pas plus pour que je bascule. Frontier a réussi là où No Man’s Sky a échoué. Le sentiment de vulnérabilité, l’échelle, la profondeur politique et économique d’Elite Dangerous en font la meilleure simulation à laquelle il m’a été donné de jouer. Seule des planètes riches de faune et de flore manquent à l’appel, mais cela ne saurait tarder. Le travail fourni est exemplaire et la juste mesure entre rigueur scientifique et plaisir du pilotage est un fameux dosage dont seul David Braben et son équipe ont le secret. À tous les commandants en herbe venez nous rejoindre dans l’une des communautés PSN dédiées à Elite, vous y trouverez bon accueil et toutes les astuces pour toujours plus d’explorations, toujours plus d’aventures, et toujours plus de richesses. Quant à moi je vous retrouve très certainement dans un autre post de blog détaillant d’autres aspects de cette formidable aventure car il y a tant à dire. En attendant n’oubliez pas de faire vos demandes d’appontage dans les règles.