La lumière est l'espéranto de l'univers, la langue commune à tous les mondes qu'il abrite. Patrick Baudry.

Avant de vous parler de télescopes et d’oculaires, digressons quelques instants sur la lumière. Dans cette discipline qu’est l’astronomie de la lumière visible, elle est au cœur du sujet. Bien qu’il y ait d’autres formes d’astronomie comme la radioastronomie, le principe ici, est de collecter le plus d’informations possible sur le sujet que l’on observe. Dans le cas présent, ce sont les photons et leur longueur d’onde qui nous intéressent. En observant le ciel, votre œil, votre télescope ou le capteur CCD de votre camera agissent comme un réceptacle pour une lumière parfois émise il y a des centaines de milliers d’années. Son incroyable vitesse n’étant rien face à l’immensité de l’univers, celle-ci avance à pas de tortue. À cette échelle, et malgré sa détermination à voyager à plus de 300 000 kilomètres par seconde, tout objet sur son chemin, en plus de la distance, ne fera qu’amoindrir la quantité de signal qui nous parvient. L’image de l’astre que vous convoitez n’est rien d’autre que le traitement de cette lumière, et, l’astronome amateur cherche, à l’aide de ses équipements, à capter la plus pure de celle-ci. Pour se faire, un instrument tel qu’un télescope est un bon atout dans cette quête.


Introduction

En pratiquant l’astronomie, nous voulons tous nous extasier devant les panaches colorés de gaz des nébuleuses, nous souhaitons tous apercevoir notre sœur Andromède sous son plus bel éclat, nous désirons tous, avec des clichés éblouissants, émerveiller les âmes sensibles aux charmes de cette ultime frontière. Pour aboutir dans cette démarche, c’est de patience qu’il faudra nous armer, d’une lutte acharnée contre de nombreux obstacles qu’il faudra nous enquérir, car la météo, la pollution lumineuse, ainsi que votre matériel n’aurons de cesse de nous jouer des tours durant ce périple. Afin de capturer ce témoignage du passé que constitue la lumière ténue des confins de l’univers, il nous faudra attraper, dans nos filets, le plus de photons possibles dans l’espoir de restituer les images des corps célestes les plus lointains.

Malgré les distances, malgré l’atmosphère perturbatrice, ces images nous parviennent, et une fois toutes les conditions réunies, il sera possible, ici, sur Terre, depuis une campagne reculée, de tirer le portrait aux merveilles des cieux qui nous surplombent. La technique d’empilement de photos révèlera les nébuleuses et autres galaxies, la vidéo quant à elle, capturera les détails des planètes. Toute la technique de l’image numérique associée à l’optique moderne, permettra ce qui était encore impossible il y a une trentaine d’années avec de équipements pourtant bien plus imposants. Aujourd’hui, certaines images d’amateurs aguerris sont à couper le souffle et il n’est plus rare de se demander si ces témoignages viennent du sol ou du télescope spatial Hubble.

Ce deuxième article sur le sujet a pour but de vous présenter le matériel dont je dispose pour m’aider dans cette quête de l’astronome amateur. Je débute et je profite de mon blog pour écrire ces quelques notes, je ne suis en aucun cas un professionnel et j’ai tout à apprendre. Rapprochez-vous d’un expert que vous trouverez sans aucun doute dans le club d’astronomie de votre région. Je partage ici ma modeste expérience de débutant, rien de plus.

Pour l’heure, le seul conseil que je puisse dispenser c’est qu’il vous faudra choisir une orientation. Quels sont vos objets préférés ? Il existe des instruments polyvalents, mais beaucoup disposent d’une caractéristique prédominante leur donnant une orientation. Le planétaire ? Le ciel profond ? L’observation ou l’astrophotographie seront les principaux sujets dans lesquels se plonger avant de choisir son instrument. L’astronomie est un hobby qui peut s’avérer onéreux, alors prenez votre temps, lisez des forums, des articles de sites dédiés et trouvez un professionnel disponible pour des conseils d’achats. J’ai commandé à de nombreuses reprises chez Astroshop, et je ne peux que saluer le travail de l’équipe et particulièrement le suivi de Roselyne, toujours disponible par mail pour des échanges efficaces.

La magie d’une robe orange

C’est nostalgique des images de magazine de mon enfance, où, les célèbres tubes optiques de chez Celestron avait alors la part belle, que je me tournais naturellement vers cette marque, quand la question du choix fut venue. Aujourd’hui c’est la gamme NexStar qui se trouve habillée de cette mythique robe orange métallisé, et par chance, un petit modèle d’entrée de gamme proposait une configuration idéale pour la découverte du ciel et l’observation planétaire.

J’habite en ville, et la pollution lumineuse y est importante, seul les étoiles les plus brillantes ainsi que les planètes y sont accessibles, il était donc inutile de débuter avec une taille d’ouverture trop élevée, dédié d’avantage aux objets du ciel profond. Je ne suis pas véhiculé, et mes premières observations allaient s’opérer depuis mon balcon, aussi, il était important que mon futur télescope puisse être mis en station en quelques minutes puis rangé dans un délai tout aussi bref.

Celeston NexStar 4SE

Le Celestron NexStar 4SE est un petit Maksutov Cassegrain d’une ouverture de 102mm et d’une longueur de focale de 1325mm (vous trouverez d’autres informations techniques plus bas). Il satisfait beaucoup de mes contraintes. A commencer par sa taille, mais également son électronique. L’avantage de la gamme NexStar est quelle est prête à l’emploi et facilite l’entrée en la matière avec sa raquette GoTo et son trépied facile d’utilisation.

Il est possible de se concentrer uniquement sur l’observation et, à budget équivalent, avoir de bien meilleures performances (avec un type Newton par exemple). Celles-ci se feront néanmoins au détriment de l’encombrement, et pour ce tarif, la monture ne sera pas forcement motorisée vous limitant ainsi dans les possibilités de prise de vues.

Un type Newton vous en coutera la moitié du prix ! Ce n’est pas forcément un mauvais calcul, car il est important de réserver une partie de votre budget pour des oculaires de qualité que vous garderez et utiliserez encore bien longtemps après avoir changé votre tube. Mon conseil est donc de choisir une monture agréable et des oculaires de bonne facture, le tube quant à lui viendra à évoluer. Bien que les limites se font rapidement sentir, mon NexStar convient à mon utilisation du moment, il est suffisamment rapide à monter pour des soirées improvisées, il est simple d’usage, et permet une première exploration de la voute céleste.

N’oubliez pas, choisir un premier instrument est une histoire de compromis et de budget. Il n’y donc pas de solution ultime il y a autant d’instruments, que de type d’observations et d’observateurs. Le meilleur d’entre eux, disent certains, c’est celui que vous utiliserez le plus souvent. Faites les choix les plus en accord avec ce que vous désirez observer, un télescope est 90% de son temps rangé dans sa boite, veillez à l’encombrement et sa facilité de mise en place afin de profiter de chaque nuit de ciel clément. Il sera toujours temps alors de voir plus grand et plus technique.

Des oculaires grand champ

Il y a néanmoins un poste de dépense ou il ne faut pas hésiter à ‘’investir’’. Peut-être pas lors de votre première acquisition, mais une fois à l’aise avec votre instrument et une fois le virus de l’astronomie bien ancré. Comme nous l’avons survolé rapidement, le but de votre tube optique est de focaliser la lumière et son travail s’arrête là, pour le grossissement c’est le rôle des oculaires, qui si de mauvaise qualité, ne manqueront pas de ruiner l’image. Il est vraiment important de ne pas placer tout son budget dans le tube, car encore une fois, il viendra à être changé.

Baader Hyperion

Je me suis orienté vers la gamme Hyperion de chez Baader. Clone du fabriquant Vixen ces oculaires grand champ (68°) proposent les longueurs de focales suivantes : 5, 8, 10, 13, 17, 21, et 24mm. Ils sont très confortables avec un dégagement à 20mm. Ils disposent de 8 lentilles traitées. Vous pouvez les trouver sous forme de jeu complet avec une mallette de transport.

Le tarif peut sembler élevé mais c’est une fraction du coût pour des performances équivalentes chez un autre constructeur tel que TeleVue. Pour avoir acheté un jeu d’oculaire d’entrée de gamme, je peux vous assurer que la différence est remarquable. Les couleurs sont plus présentes, l’image plus nette, le confort d’observation sans comparaison, si bien que je n’utilise plus qu’eux à présent.

Des accessoires pour le confort

Vous êtes à présent équipé et vous vous préparez pour vos premières nuits d’observation mais avez-vous pensez à votre séance d’observation plus en détails ? Comment allez-vous alimenter votre télescope en électricité ? Comment allez-vous manipuler votre instrument dans le noir ? Avez-vous fait un planning des objets que vous souhaitez observer ?

Pour parfaire votre équipement je recommande également d’allouer une partie de votre budget aux accessoires qui réduiront grandement la frustration des premières fois. C’est un tout nouveau domaine que vous explorez lentement avec une longue courbe d’apprentissage. Simplifiez-vous la vie et rendez vos expéditions nocturnes les plus agréables possible.

Ainsi, une batterie externe sera plus robuste que les piles pendant les nuits fraiches, elle ne vous lâchera pas et vous évitera une session de réalignement au milieu de la soirée. Prenez également dans votre équipement un laser pour pointer les objets dans le ciel (attention l’usage de celui-ci est très réglementé). Achetez une lampe frontale avec lumière rouge pour ne pas être ébloui et ne pas perdre le temps d’adaptation de vos yeux à l’obscurité. Emporter une carte du ciel ou une application mobile avec un mode nocturne. Enfin n’oubliez pas des vivres et des vêtements chauds.


Conclusions

L’astronomie peut conduire à des dépenses importantes et il faut savoir avancer avec stratégie, dépenser son budget dans ce qui compte vraiment, mais tous ces efforts budgétaires mobilisés pour acquérir son premier instrument seront oubliés à la seconde ou apparaitra dans l’oculaire Saturne et ses anneaux, Jupiter et sa célèbre tache, les cratères irréguliers de la Lune ainsi que toutes ses merveilles nous poussant à l’introspection et au partage. Les prochains articles de cette série concerneront les observations que j’ai réalisées et les captures que j’ai pu en faire. Le but est de donner à celles et à ceux qui souhaitent se lancer une bonne idée du résultat que l’on peut obtenir avec un télescope tel que le NexStar 4SE.