Exorciser cette peur l’attente, grace a la beauté de notre monde

En marge de toutes ces croyances auxquelles certains adhérents par foi, ou par endoctrinement et pour lesquelles leurs disciples attendent une preuve, un signe, il a une réalité, une réalité bien palpable, bien réelle, belle et froide, qui lui vaut de fait, d’être occultée au profit d’images et d’histoires rassurantes, de règles à respecter assurant des lendemains meilleurs, un pardon, ou une vie après la mort. Cette réalité est celle de notre place dans ce grand tout que nous autres, humains, appelons l’univers. Après les tourments des derniers évènements, essayons de remettre les choses en perspectives quelques instants.


Un univers qui s’étiole

Nous vivons dans une mélasse de matière qui se dilate depuis maintenant plus de 13 milliards d’années. Après un bigbang laissé sans doute par une autre itération de ce même univers, les millions d’années s’égrainent, et notre univers refroidi à nouveau, la matière s’étiole, et s’étiolera jusqu’à ne laisser que gaz et poussière, avant peut-être, un nouveau cycle, c’est inéluctable, et en cela tout est vain. Nous voguons à bord de ce formidable vaisseau appelé Terre à la vitesse vertigineuse de 100 000 km par heure. Nous sommes bercés dans un des bras de notre galaxie, la Voie Lactée, et nous tournoyons dans une nuée d’autres étoiles aussi nombreuses que tous les grains de sable de toutes nos plages réunies. Nous sommes parfaitement insignifiants.

Nous ne sommes que poussière d’étoiles

Nos vies dépendent de cette étoile naine jaune que nous appelons Soleil, celui-là même qui assembla les atomes dont toute matière est constitué. Celui qui peut créer et qui peut détruire, nul besoin ici de chercher un dieu. Nul besoin de nuire à notre prochain au nom d’une croyance, quelle qu’elle soit. Nous ne sommes que poussière d’étoiles. Et nous y retournerons. De ce point de vue, nous sommes tous égaux, nous avons tous la même valeur, nous avons tous la même origine. Il se lève chaque matin pour nous bercer de lumière.

La vie est une singularité

Toute cette vie que nous nous acharnons à détruire est, du moins, et jusqu’à preuve du contraire, une singularité dans le voisinage proche de cette immensité. Au regard de cet univers infini, quelle prétention de croire que quelque force que ce soit puisse, ne serait-ce exister, et avoir conscience de notre existence ! Quelle prétention d’humain de croire que nous avons une destinée, un chemin pieux à parcourir ! Quelle folie de croire aveuglément l’impalpable et de tuer en son nom ! Cette singularité de la vie et de notre «intelligence» nous fait penser qu’elle serait l’oeuvre d’une divinité, d’un dieu et que nous aurions toute son attention. Quelle prétention les amis, quelle régression, quelle tristesse !

À l’image du choc, de la prise de conscience de l’humanité devant les premières photographies de la Terre vue depuis l’espace, j’ai l’espoir que la découverte de la vie ailleurs rebattra les cartes de ces certitudes toutes faites et infondées, de ces croyances d’un autre âge qui nous déchirent encore et toujours autant.

Il n’est pas trop tard

Comme moi, monsieur le terroriste de Paris, de Nice et Bagdad, de Dacca, vous êtes insignifiant. Votre misérable existence et disparition, autant que la mienne, où celle de toute vie laissera l’univers indifférent. Votre démarche est insensé, seuls quelques grands évènements cosmiques peuvent, dans la mesure ou il y a quelqu’un pour écouter, avoir l’ambition de se faire entendre alors, détendez-vous, il n’est pas trop tard.

Il n’est pas trop tard pour se poser, pour réfléchir, pour faire grandir l’humanité en essayant de contribuer à son échelle au cycle de l’évolution. Évolution qui débuta au coeur de notre étoile dans cette énergie incroyable, et dont l’un des produits est cette formidable humanité capable de décider de son propre avenir. Oublions un peu les chimères de l’invérifiable, de l’irrationnel, et faisons les bons choix pour que le chemin que nous emprunterons ensemble demain ne soit pas une impasse. Pour que finalement, tout cela ne soit pas en vain. Mes pensées vont ce soir à toutes les victimes de l’absurdité des attentats perpétrés sur tout le globe.